1 △ QUI ETIEZ-VOUS AVANT D'ARRIVER A OJAI?

Driiiiiiiiiiing. 6H30. Pas de soleil. La nuit n'a pas encore dit au revoir, j'aime la nuit, mais je déteste me réveiller la nuit, surtout quand je sais que je dois aller en cour, chose qui m'insupporte. Je suis dans une école de psychologie, j'aime ça, mais je ne suis pas totalement épanouie. Moi, mon truc c'est la musique, les vibrations des cordes de ma guitare quand je la touche avec mes doigts. Cette sensation de liberté qui me transporte quand je reprends les chansons de mes chanteurs favoris. Mais je ne peux rien y faire, mes parents m'y ont inscrit. Quand je dis « mes parents », en fait ils ne le sont pas vraiment. Ils m'ont adopté quand j'avais 6 ans à Séoul et m'ont ensuite amené en France, leur pays. À cette époque, je ne parlais que le coréen et je me rappelle avoir eu du mal à apprendre cette langue. Aujourd'hui, ce n'est pas pour me vanter, mais je la parle vraiment bien, tellement bien que, j'en ai presque oublié ma langue maternelle. Ce que je ne voulais pas. Du coup, j'ai pris une correspondante coréenne et j'en suis très heureux, elle m'aide à me souvenir de qui je suis.

Arrivé à l'école. J'aime mon école, je veux dire même si j'ai toujours voulu être musicien, j'aime beaucoup le métier de psy. D'ailleurs, si je devais analyser ma situation actuelle, je dirais que malgré le fait que je sois d'un naturel sociable et amicaux, je n'ai pas d'amis. Je me suis souvent demandé pourquoi, sauf que je connaissais très bien la réponse. Je l'avais entendu de la bouche d'un groupe de filles. Il semblerait que de mon école on me surnomme le « Prince de Glace » ... Laissez-moi rire, je ne vois pas en quoi j'ai (selon tout le monde apparemment) une aura super glacial et infranchissable. Au contraire il me semblait que j'étais amical avec mes camarades ... Faut croire que non. Mais ce n'est pas grave. Ca me permet de faire ce qu'il me plaît quand je sèche les cours -ne faites pas ça chez vous- Oui, ce n'est pas bien, mais dans mon école, malgré ma filière, ils nous ont mis des cours de mathématiques. Ce que je déteste le plus, je ne comprends juste pas leur logique. Alors, pendant les cours de maths, je m'en vais sur le toit avec ma guitare et je me joue une petite chanson tranquille.

2 △ COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ A OJAI?

« Allo ? » « C'est maman. » « Oh, ça faisait longtemps, qu'es que tu me veux ? » « Ton père et moi nous devons te parler, rendez-vous au restaurant habituel, une voiture viendra te chercher à 14h. » « Très bien, j'ai moi aussi quelque chose à vous dire. »

J'ai oublié de vous dire, ma famille d'accueil est riche. Du coup, je n'ai jamais manqué de quoi que ce soit, enfin si j'omets le fait que j'aurai aimé avoir de l'amour de la part de « mes » parents. Ce n'est pas que je ne les aimes pas, ils ont toujours étaient très gentils avec moi, même si ce sont eux qui ont choisis mes études et qu'ils voulaient toujours diriger ma vie, ils étaient gentils. Il était 12h30, merci de me prévenir à cet heure-là ! J'avais à peine une heure -je savais que leur chauffeur serait là en avance- devant moi pour me préparer. J'aurai pu, si j'avais été issu d'une famille normal de ma tenue actuelle, c'est-à-dire de mon jean et de mon t-shirt. Mais le restaurant où nous allions n'était pas un restaurant normal, il était pour les riches et donc il fallait être chic. A 13h30, j'étais prêt, j'avais réussi à retrouver mon costume qui était bien cachée au fond de mon placard. Il faut dire que ça faisait longtemps qu'ils ne m'avaient pas contacté -et moi non plus-, ce restos était en quelque sorte des retrouvailles. Comme je l'avais deviné, le chauffeur arriva avant 14h. Arrivé au restaurant, je reconnu sans mal mes parents. Ils étaient tout deux de très belles personnes et de démarquer vraiment des autres. « Bonjour, mère, père. » « Bonjour, assis toi veux-tu. » Mon père ne prit même pas la peine de m'adresser un regard et encore moins une salutation. Apparemment, il n'avait toujours pas accepté le fait que je suis bisexuelle. « Alors, de quoi voulez-vous me parler ? » « Un peu de patience, s'il te plaît Chin. » « Donc, je peux vous parler en premier ? » Je devrais plutôt demander si je pouvais ne parler qu'à ma mère, je savais bien que mon père ne m'écoutais pas, comme d'habitude. « Oui, vas-y. » « Eh bien voilà, j'ai décidé de partir en Californie pour des études de musique. » Comme attendue, ma mère ne répondit pas et mon père, pour notre premier contact, me foudroya du regard. « Eh bien je crois que tu devras reporter ce voyage, voilà chérie ils sont arrivés. » Bien que je m'attendais à cette réaction, j'avais un plan B, j'avais déjà préparé ma voiture pour partir et prévenant mon propriétaire que je partirais dans la semaine. Sauf que je n'avais pas prévu ça, une fiancée ! Quoique j'aurai dû m'en douter. « Bien, Chin, je te présente ta future épouse, Mary. » « Enchantée Monsieur Chin. » Ma future épouse était en 3e année de médecine et ses parents étaient des clients à mon père et ils lui promettaient une belle somme en échange de ce mariage. S'en était trop pour moi, ma liberté allait m'être enlevé par une jeune fille certes belle, mais comme moi privée de son choix. « Chin, dit quelque chose à ta future épouse. » « Jolie demoiselle, je m'excuse, mais je ne vous épouserai pas. J'ai décidé de partir aujourd'hui même pour la Californie afin de réaliser mon rêve et je ne veux qu'en aucun cas une chose me rattache ici. J'espère que vous trouverez l'homme fait pour vous. Au revoir, mère, père. » Voilà. Personne n'eut le temps de faire quoique ce soit, que j'étais déjà partie en direction de ma voiture, celle qui m'emmènerait loin d'ici, vers ma liberté.

3 △ COMMENT RESUMERIEZ-VOUS VOTRE VIE MAINTENANT ?

Si je devais décrire ma vie maintenant, dans cette ville, je dirais que c'est beaucoup mieux qu'au début. Commençons par le début.

Après être arrivé au States, en Californie plus précisément, j'ai pris ma voiture et j'ai décidé de partir en balade des environs. Mauvaise idée. Avec mon sens de l'orientation plus que médiocre, j'étais sur de me perdre. Même si à vrai dire, j'aurai préféré me perdre dans un autre endroit. D'ailleurs, j'aurais dû m'en douter rien qu'en voyant le panneau, pas très accueillant du tout. La suite c'est enchaîné très vite, je me suis arrêté dans ce village pour demander mon chemin à une gentille âme, au finale personne n'a bien voulu me répondre et ma voiture est tombée en panne. Cool. Du coup on m'a dit d'aller voir une madame dont son nom m'a encore échappé, qui m'a expliqué la fameuse malédiction qui pesait sur cette ville. Je ne suis pas d'un naturel naïf, mais j'ai tendance à croire aux choses surnaturel donc je n'ai rien fait et j'ai accepté bien tranquillement le logement qu'elle m'offrait.

Aujourd'hui, ça fait presque 1 ans que je suis ici, moi qui comptais faire une carrière musicale c'est raté mais heureusement que j'ai ma guitare avec moi. Sinon, j'aurai peut-être fini dans un asile -qu'il n'y a pas- ou alors j'aurai fait une dépression et me serait tué. Pas joli comme fin quoi. Heureusement, les habitants d'ici sont tous sympa, même si certain sont assez bizarres, je dois le reconnaître. Pour passer le temps, je m'installe donc dans les rues et je joue un peu de ma guitare, peut-être qu'un jour un autre musicien croisera ma route, qui sait ? En attendant, moi qui rêvais de liberté et de musique, je me retrouve plutôt dans une sorte de prison et la musique ... Je l'ai toujours, mais c'est différent, je suppose. Malgré que je crois à la malédiction, j'espère tout de même au fond de moi que ceci puisse être une sorte de blague -caméra cachée ?- et que personne ne mourra. Hum, ouais réveil toi mon petit Chin, t'es pas dans Cendrillon ou Blanche Neige là.

hors jeu

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