SUJET COMMUN . CAMPFIRE

« non mais, votre petit village est .. bien. c'est juste que .. ce n'est pas et ce ne sera jamais comme new york. » j'suis assis par terre, une guitare entre les mains. j'regarde le feu et j'avoue ne pas trop écouter les quelques personnes qui parlent autour de moi. je n'entends que new york, new york, blablabla, new york c'est la vie, blabla. honnêtement, je n'ai jamais vu new york, mais je me demande en quoi cette ville est mieux qu'ojai. il parait que là-bas, il y a du réseau. sauf que j'sais pas c'est quoi, un réseau. les gens qui sont nés ailleurs me l'ont expliqué à plusieurs reprises, sauf que j'capte toujours pas comment il est possible que deux personnes se parlent à travers deux .. trucs. ils appellent ça un téléphone. moi j'appelle ça l'objet-qui-rend-débile-les-nouveaux-arrivants-lorsqu'ils-se-rendent-compte-qu'il-n'y-a-pas-de-réseau. bref. je joue quelques notes sur ma guitare, puis j'attends patiemment que d'autres personnes arrivent. pas que je m'emmerde, mais j'préférerais parler d'ojai plutôt que de new york, parler de marche plutôt que de voiture, parler de chasteté plutôt que de sexe. ouais, parce que pour moi, l'sexe est un truc aussi (voir beaucoup plus) mystérieux que new york. mais ça, c'est un autre dossier. j'vois des gens au loin, alors je leur fais signe de la main en espérant qu'ils s'ajoutent à nous, parce qu'un feu de camp à quatre n'est pas un vrai feu d'camp. enfin, bref.

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SUJET COMMUN . CAMPFIRE

Je n’avais pas l’habitude de sortir de la maison ou même de passer beaucoup de temps avec tous les habitants de la ville. Pourtant, c’était important pour moi d’accompagner mon frère jumeau lors de soirée tel que celle des feux de camps sur la plage. Comme ce soir d’ailleurs et c’est pourquoi j’étais assise un peu plus loin à l’écouter jouer de la guitare pendant que deux personnes parlaient entre elles de New-York. C’était, à ce qu’ils nous racontaient, la plus belle ville qui soit et patati et patata. Je n’en avais rien à faire de tout ça, pour moi Ojai était parfait et je ne voulais pas aller voir ailleurs. Je ne le pouvais pas, d’ailleurs. Fermant les yeux quelques minutes pour me concentrer sur le son de la guitare d’Echo, je fus finalement déranger par une voix familière. Florah, j’esquissai un sourire. Enfin un visage connu. « Encore ce fameux New York, hein... c'est quoi le sujet cette fois? » Je ne comptais pas particulièrement me mêler à la discussion, juste les écouter depuis mon petit coin reculé en regardant les étoiles là haut.

Pourquoi étais-je dehors à cette heure ci? Ce n'était pas vraiment prévu dans mes habitudes horaires mais au final, j'en avais rien à faire. Au diable, ma vie rangée. Au diable, les règles également. Je crois que j'avais envie d'être comme les autres. Même si j'étais différent. Cigarette à la bouche, et fumant comme un débutant, autrement dit d'une manière ridicule mais peu importe. J'avais besoin de me prouver que j'étais différent. Le ridicule n'avait jamais tué... n'est-ce pas? C'était quand même bien pour ça que je regardais autour de moi. "Mais bon sang Solal secoue toi un peu..." grommelais-je à moi même. Pourquoi soudainement j'avais envie d'être un autre? J'en savais rien mais cet idée ne me déplaisait pas. Entendant des éclats de voix, je m'en approchais doucement. Je crois que la plus grande des étapes étaient de m'avancer vers les autres. Avancer oui mais parler non. C'était un peu l'un de mes devoirs de pseudo citoyen. Niveau vestimentaire, je n'avais quasiment rien changé, ça ne servait à rien. C'était bien beau de vouloir changer mais il fallait quand même un minimum que je reste moi même. Il y avait du monde.. grr.. j'avais déjà envie de faire demi tour et de m'enfuir en courant à la maison, m'enfermer à double tour dans ma chambre mais je me forçais à aller vers eux, fumant toujours comme un imbécile., sans rien dire, restant silencieux, comme à mon habitude...

Qu'est-ce que je fais dans la forêt à cette heure ? Comme d'habitude, je rôde. La nuit, Ojai est assez calme mais franchement, je ne fais pas confiance à certains habitants, alors j'ai aussi l'habitude de patrouiller la nuit. Voir si tout le monde vaque à ses occupations de petit habitant parfaitement intégré. Cependant, cette nuit allait être plus longue que d'habitude. Un feu. Oh Gosh. Tout cela signifie rassemblement quoi. Et je n'aime pas ça. Surtout que qui dit feu, dit souvent jeunes. Qui viennent de l'extérieur d'Ojai, qui en mettent plein la vue aux petits natifs de la ville et les incitent à vouloir voir ce qu'il y a ailleurs. J'ai la flemme de leur courir après pour les tuer après, sincèrement. Surtout que, si je sors, je risque ma propre peau, en fait. Alors, silencieusement, je m'approche du petit comité, espérant que personne m'ait remarqué, pour pouvoir écouter en toute tranquillité.