Je ne sais pas si cette journée de congés peut réellement être considérée comme telle. En tant que Sheriff Adjointe, les policiers peuvent me joindre à tout moment et me demander de rappliquer. Rien de plus agaçant et rien de plus contraignant. Mais j'y crois, à ma journée, j'espère qu'ils ne s'amuseront pas à m'appeler pour n'importe quoi.. A m’appeler tout court, en fait. J'ai pas eu à me lever tôt, c'est déjà ça. La maison que j'occupe avec Ollie et les Merida est vide, probablement parce qu'ils sont tous entrain de bosser. C'est vrai qu'ici, on bosse tous. Le chômage n'existe pas ou peu à Ojai, parce qu'on a besoin de tout. Enfin, l'important c'est que sois pénarde, pas vrai ? Néanmoins, je réfléchis, encore et toujours. Ma principale préoccupation depuis que je suis à Ojai, c'est de repartir et de prouver que tout ceci n'est qu'un vulgaire complot orchestré sans aucune subtilité dans un village plein d'habitants naïfs. Je veux partir, donner à mon frère une vie meilleure que celle qu'il a actuellement ici. Une vie dans laquelle il ne risque pas de se faire tuer alors qu'il s'est battu pour gagner contre le cancer. Je me pose donc toutes sortes de questions, et celle du jour est la suivante : est-ce qu'il y a des caméras de surveillance ou des micros dans les maisons, voire les deux ? Et c'est à cette question que j'ai tenté de répondre pendant toute la fin de matinée, fouillant de fond en comble la maison afin de trouver un petit micro dans un peau de fleurs ou ce genre de trucs. Mais malheureusement, rien n'y a fait. C'est après avoir déjeuner que je sors de chez moi, pour rejoindre Echo avec lequel j'ai rendez-vous. Echo c'est un ami, un très bon ami, avec qui je passe beaucoup de temps. Dire qu'il n'est pas suspect à mes yeux serait vraiment beaucoup dire, surtout qu'il est né à Ojai avec sa soeur et qu'il est naïf au possible. Néanmoins, je ne peux m'empêcher d'être sceptique, un minimum, surtout par rapport à sa naïveté sans bornes... comment peut-on croire une seule seconde à ce genre de bêtises ? « Echo ! » dis-je en le voyant sur le pas de la porte. « Tu m'attendais ? » je demande, parce qu'on aurait franchement dit, là, comme ça. « J'dois te parler de quelque chose. » dis-je, tout en entrant dans la maison d'Echo, que je connais par coeur depuis le temps. Pas que je sois venue des millions de fois, mais assez pour connaitre l'ambiance de la maison et tout le reste.