1 △ QUI ETIEZ-VOUS AVANT D'ARRIVER A OJAI?
Londres. Cette ville a toujours été fascinante. L'Angleterre a toujours été un pays plus que fascinant à mes yeux. Constamment recouvert d'un voile de brume grisâtre, ses légendes, ses folies. C'est une sorte de pays tous les jours en ébullition et pourtant on s'entête à lui mettre des limites, à le bridé. C'est intéressant de voir à quel point Londres ressemble à une aristocrate aux traits dessinés par l'innocence de son comportement. Je suis né dans une famille catholique. Une famille plus que croyante et par la même occasion pratiquante. J'ai grandi dans cet atmosphère et j'ai toujours cru en ce Dieu qui veillait sur nous de là où il se trouvait. Une sorte d'échappatoire pour améliorer la condition de vie de l'Homme que j'ai toujours trouvé pitoyable. Savoir que si on est bon, on part dans un endroit meilleur est quelque chose de plutôt rassurant. Du moins, à mon goût. Dernier d'une petite famille de 5 enfants dans un environnement plutôt aisé, j'ai grandi avec des valeurs sûres. Je n'étais pas la petite victime des autres, bien au contraire. J'étais en quelque sorte leur " chose ", leur jouet. Je ne m'en suis jamais plains et pourtant Dieu sait que je n'ai jamais aimé ce rôle. Je n'ai pas été le chouchouté comme pourrait le penser la plupart des gens, je me suis contenté d'être un enfant, comme les autres. Mes parents étaient de riches aristocrates ayant fait fortune en vendant des peintures plus qu'importantes dans un style plutôt surréaliste du XXe siècle. A croire que l'âme de Dali avait fait son apparition dans notre lignée. En bref, nous étions une famille soudée, unie, aimante. Nous étions la perfection incarnée. Pourtant, Dieu sait que les imperfections dont nous étions témoins étaient nombreuses. Ma mère ne priait jamais, ne cherchait jamais à se repentir. Elle était la plus grande pêcheuse que j'eus connu. Elle trompa mon père un nombre incalculable de fois, et bien sûr, nous étions tous au courant, sauf mon père, qui lui, était aveuglé par une sorte d'amour passionné qu'il ne pouvait s'empêcher de ressentir à l'égard de cette femme avec qui il avait tant construit. Il était dans le dénis, et nous, nous devions nous taire.

Au niveau des études, je n'ai jamais été forcé. Tout simplement parce que mes parents étaient au courant que plus on me forçait à faire les choses, plus je m'appliquais à faire tourner la chose à la catastrophe. Une façon comme une autre de manifester son envie de ne pas être d'accord avec ceux qui t'entourent. Je ne voulais pas finir médecin ou autre, les sciences n'étaient pas pour moi. Je ne supportais absolument pas ça. Pourtant je me retrouvais souvent avec des bonnes notes, ou au moins gérables. Les écoles privées les plus réputées étaient devenues mes terrains de jeux favoris. Les bibliothèques étaient devenues mes secrètes amies à qui je confiais mes plus noirs secrets à travers mes commentaires hasardeux sur les bouquins dont regorgeait les étagères alignées dans le bâtiment. Un élève à la fois présent et à la fois au pays des songes. Une sorte de contradiction constante. Les résultats étaient là, mes parents n'ont jamais eu à s'en plaindre. C'est surement pour ça qu'ils ont eu une certaine facilité à me laisser du leste plus tôt, à me laisser choisir ce qu'il me semblait bon pour mon avenir. Au final, j'ai fini dans des études littéraires, concentré sur la philosophie. Je n'avais pas d'avenir précis, mais peu importe. La vie n'est qu'un fleuve aux eaux perturbées. L'excitation de l'inconnue était la meilleure possible.

Je n'étais pas le seul enfant de cette énorme famille. Je ne citerais qu'une seule personne, la plus jeune de mes soeurs, Eurydipe. Elle a toujours été là pour moi. Seulement âgée d'un an de plus que moi, elle a toujours pris soin de moi. C'est sans doute grâce à elle que je suis tel que je suis aujourd'hui. C'est elle qui m'habillait pour partir à l'église, elle qui m'apprenait à parler latin, à lire la Bible même quand l'envie qui prenait possession de mon être était toute autre que de lire ce bouquin qui, me bassinait beaucoup au bout d'un certain temps. Elle était encore plus croyante que Jesus lui même. On aurait pus la croire folle, je la croyais révolutionnaire. C'était fascinant de l'écouter parlée. Elle avait toujours le mot pour tout, la solution miracle pour toutes les douleurs au monde. Elle était la femme idéale, comme je l’imaginais.

2 △ COMMENT ÊTES-VOUS ARRIVÉ A OJAI?
« Eh gamin, tu fous quoi dans le coin ? » Bonne question. Je devais me rendre à Standford et voilà que j’étais complètement perdu dans un village en pleine Californie. Je haussais d'une manière penaude les épaules. Je ne savais pas pourquoi j'étais ici, pourquoi je n'étais pas tout simplement sur la route, heureux de quitter mon cocon familial. Mais il avait fallu que je dépasse ce panneau de bienvenu en me trompant de chemin pour finir dans un fossé. « Bonjour monsieur, j'espère que vous pourriez m'aider... Voilà, j'ai eu un accident et ma voiture est dans le fossé... Je ne sais pas comment faire, je dois partir, je dois aller m'inscrire à Standford. » Mes mains jointent, je faisais craqué mes os, jouant avec les phalanges, légèrement sur les rotules. Je voulais repartir, le plus vite possible, pour ne pas être en retard. Surtout pas. Si il y a bien une chose que je n'ai jamais supporté c'est le retard. D'une main tremblante, j'attrapais la montre nouée à mon chapelet qui pendait à ma poche pour en vérifier l'heure. 10h. Bien... J'avais encore toute la journée pour m'en sortir. Quitte à partir à pieds. Parfois, Dieu nous envois des signes hasardeux qu'il faut déchiffré et pourtant personne ne pourrait nous dire pourquoi il agit ainsi. C'était sans doute son bon vouloir qui avait fait que je mettais retrouvé dans ce village, en panne. « Il n'y a pas de garage ici gamin. Personne n'a de voiture. » Bon Dieu, un village sans voiture? Mais où étais-je? Tombé à l'âge de pierre? Sans doute. Je secouais la tête. « Il y a bien un moyen de partir. Je ne peux absolument pas me permettre de rester ici. C'est impossible. » Et pourtant si, c'était possible. Le vieil homme me conseilla d'aller dormir dans les chambres d'hôtes, le temps de trouver une autre voiture, si c'était possible. A partir de ce jour là, je ne suis plus jamais repartis, accroché à ce village comme à la foi que j'avais eu depuis ma naissance. J'étais là pour une raison. Peu importe laquelle.

3 △ COMMENT RESUMERIEZ-VOUS VOTRE VIE MAINTENANT ?
Une sorte de routine s'est mise en place. Toujours les même mouvements las, les même paroles sages aux gens qui dépassent la volonté de Dieu. J'ai mon propre emplacement dans le village. Constamment assis sur le trottoir face à mon étal de bibles face à moi. Je vis seul, bien sûr. Non loin de l'église, en cas de problème, je n'ai que quelques pas à faire. Je me demande constamment quelle était la raison de Dieu pour m'envoyer dans ce village. Je suis au courant de tout. De toute cette légende tournée autour de l'arrivée d'un nouvel habitant et ma foi me pousse à y croire un peu plus tous les jours. Dire que mon arrivée a tué quelqu'un d'innocent, quelqu'un qui ne demandait pas à avoir pareille fin. Meurtrier, les mains en sang, l'âme salit par la mort d'un être. Impossible de partir, condamné à vieillir dans ce village épris d'un mystère étrange. Tant pis Standford. Je ne sais pas ce que deviens ma famille, je ne sais pas si ils savent où je suis. Je sais juste que ce village me terrifie encore plus que la colère du tout puissant à mon égard. Se tenir à carreaux et surtout, ne rien faire contre les règles de bases.

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↝ prénom(s) Pauline ↝ pseudo wild.ride ↝ âge 15 ans ↝ où avez-vous connu le forum Grâce à Ferdinand Ö ↝ fréquence de connexion par semaine Le plus souvent possible (a) ↝ commentaire ? questions ?