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je t'a(b)ime (mila)

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Darragh Schwartz
MEMBRE ✘ propriété de mila ♥
Darragh Schwartz
je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_ly7w89aKUf1r9gwxjo1_500 ▸ ÂGE : 24 ans
▸ JOB : Pas besoin de travailler, avec tout sa fortune
▸ MESSAGES : 90
▸ HERE SINCE : 12/01/2013
Age : 35
Localisation : Ojai
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MessageSujet: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyDim 13 Jan - 17:03

je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_manlr5Fld91ruvqz1o1_25052, Westmont Avenue
Au fond, on s'ennuie toujours à Ojai, on désire tellement de choses qu'on ne sait pas par où commencer. On ne sait pas où marcher, où se diriger et alors on se contente du peu qu'on possède. C'est-à-dire, une vie bercée par les simplicités du monde. On se contente d'une soirée à regarder le ciel parsemé d'étoiles au lieu de se rendre en boîte pour aller danser comme les autres jeunes du pays. En fait, il n'y a même pas d'endroits de ce genre dans ce satané trou. Cependant, ce village, c'est toute mon enfance et je n'ai pas la force de prendre ma voiture pour filer. Pour une raison simple qui me rattache à mes racines : la maison de mes parents, les souvenirs que j'y enferme. Si certains refusent de partir, c'est parce qu'ils ont peur de mourir. Nos rêves d'enfants restent à l'état inachevés. Notre rêve d'évasion, un fantasme absolu. On continue à vivre dans le cercle fermé de Ojai. […]

Dans la prolongation d'une soirée à traîner dans les rues du quartier Lemon Grove, après m'être accordé un repas au restaurant du coin, je rencontre une belle brune, seule à marcher sur les trottoirs, une bouteille d'alcool à la main. A la voir ainsi, les voyageurs de passage pourraient penser qu'elle fait la putain, à traîner son corps comme un festin à la recherche d'un ou plusieurs hommes qui voudraient bien d'elle jusqu'à l'aurore. Cependant, c'est courant de voir des jeunes filles, en quête d'un plaisir, pour oublier leur vie platonique. Et on a jamais trouvé ça déplacé, ici. Je la fixe un instant, nos regards se croisent et elle me tend sa bouteille. Je lui vole quelques gorgées et l'invite à s'asseoir sur un banc. Quelques minutes passent pour former une heure, instant qui nous a suffit à descendre tout ce contenu d'alcool. Son goût nous brûlait la gorge et maintenant, c'est auprès de ses lèvres que je retrouve le goût sucré et fort de la boisson. Ses mains accrochées à mon cou, je sens ses ongles me caresser la peau et la façon qu'elle a de bouger ses hanches conclu notre marché. Je l'entraîne par la main, on s'arrête quelques fois, à bout de souffle contre un mur où on se vole un autre baiser puis on progresse ainsi jusqu'à Westmond Avenue, au numéro 52. Avec la plus grande aisance, j'attrape mon trousseau de clef et ouvre la porte d'entrée. A l'intérieur, la pénombre enveloppe tout. C'est dans le noir que je l'attire dans les couloirs, jusqu'à ma chambre. J'ai envie de toi, Darragh ! Qu'elle dit dans un souffle, près de mon oreille. Elle mord mon lobe et je retiens un grognement, dans l'attente d’agripper ses hanches pour la faire mienne l'espace d'une nuit. Je ne couche pas à tout va mais je me fait plaisir de temps en temps, sans prise de tête – c'est comme ça que je fonctionne, bien que ça peut paraître déplacé. Je suis un homme, je n'échappe pas à la règle. Je n'ai pas honte de moi, je ne regrette jamais rien. Ou presque... La porte de ma chambre se referme sur le poids plume de ma conquête. Je la soulève, ses jambes encerclent ma taille et on reste là, elle, plaquée contre mon torse et la menuiserie dans son dos. Nos souffles sont saccadés, notre désir intense. Plus fort encore au fur et à mesure que l'on se déshabille mutuellement. Ses ongles massèrent ma peau, mes dents dévorent son cou. On s'échoue sur le lit, témoin de notre danse langoureuse et violente. J'en oublie totalement le fait de vivre sous le toit de quelques personnes, au risque qu'ils entendent nos cris. Plus particulièrement, je tâche d'oublier Mila aussi. Je n'ai pas la force de faire semblant, d'ignorer l'appétit que j'ai pour cette partenaire du soir, de son corps surtout. La baise est plus que acharnée. Nos efforts s'épuisent une heure plus tard. Le corps de la belle tremble encore et c'est la nudité de ses reins que je fixe en me laissant emporter par le sommeil. […]

Le matin, les rayons du soleil traversent mes rideaux et viennent agresser mes yeux quand je relève les paupières. Je laisse échapper un gémissement sourd puis me redresse douloureusement. Le dos pique et j'ai à peine le temps de me rendre compte que je ne suis pas seul dans le lit qu'une voix s'élève du silence. Salut beau gosse. Je fronce légèrement les sourcils puis daigne à peine la regarder. Je lui balance ses vêtements. Signe que la fête est terminée. Je n'ai pas envie de m'attarder sur les coussins. Qui est-elle pour moi ? Assurément personne. Je suis sorti de la chambre, qu'elle me bouscule, à moitié fringuée. T'es qu'un connard Darragh ! J'ignore sa hantise et progresse jusqu'à la cuisine, où je ne vois d'abord personne. Puis en me retournant vers le plan de travail où je viens verser du café chaud dans une tasse, je perçois une ombre sur le mur. Je souris en coin, avant d'effacer tout sentiment de satisfaction à avoir empêcher Mila de passer une plate nuit, à l'entente de mon aventure.

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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyDim 13 Jan - 18:41

je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_metqz8enEH1rmgb23o1_500
fais monter l'excitation pour l'amour et la haine

21H45, déjà au lit, lamentable. 22H00, toujours dans mon lit, en train de fixer le plafond de ma minuscule chambre. 22H15, n’a toujours pas bougé, je m’ennuie, je tente de fermer les yeux, de m’abandonner dans les bras de Morphée, impossible, mon corps refuse d’obéir. 22H30, cette sensation ne me quitte pas, cette boule au ventre qui me retourne complètement l’estomac, j’imagine déjà le pire avant même qu’il ne franchisse le seuil de la porte d’entrée, je dois m’endormir, et pourtant mes yeux refusent de se fermer. 22h35, désespérément, je me décide à compter le nombre de fissures de mon plafond, pour finalement tourner encore et encore dans mon lit, en espérant trouver une position confortable. 22h40, je crois que je vais réussir à dormir, même si je meurs de froid, bon sang, il faut toujours qu’il pique mes affaires. 22H45, j’ai pensé à lui pour la deuxième fois de la soirée, et je m’en veux. 22 H 50, je ne l’ai toujours pas entendu rentrer à la maison, qu’est ce qu’il peut bien faire ? C’est la troisième fois que je pense à lui, en l’espace de 5 minutes, et je me déteste.

Des bruits perturbèrent mon sommeil, je n’avais aucune envie d’ouvrir mes yeux, d’analyser la situation, mais juste de rester là, sous ma couette, en tentant de camoufler quelques gloussements dans les escaliers en mettant mon coussin sur la tête. Le silence avait repris l’avantage, et mon corps se retrouvait de nouveau dans un état de transe, proche d’un sommeil profond. Néanmoins, cette boule à l’estomac avait refait son apparition en entendant un bruit sourd contre le mur accolé à ma chambre, accompagné de quelques cris, encore timide, qui s’amplifiaient au fur et à mesure des minutes qui s’écoulaient. Mes yeux s’ouvrèrent automatiquement, et mon cœur semblait soudainement s’arrêter de battre. Mes mains gardaient l’oreiller comme un bouclier, un moyen de défense bien dérisoire qui ne pourrait pas m’aider à combattre ce mal qui consume mon âme. Proche de la suffocation, je devais faire face à cette torture, doucement, je me décidais à poser l’oreiller à mes côtés. J’aurais aimé être sourde plutôt que d’assister à ce spectacle d’horreur. Il était là, si près de moi, et en même temps, si loin de moi, en train de prendre du plaisir avec une autre que moi. Je souffre en silence en assistant à leurs ébats, si violent, si sauvage, si …brutal. J’étais horrifiée de les entendre, et pourtant, si excitée. Deux sensations complètement contradictoires, qui se mélangeaient dans mon corps, dans mon esprit, au point de me perdre dans une douce folie. Mon excitation voulait prendre possession de mon âme, et mes mains avaient déjà commencé à parcourir mon corps, en imaginant l’espace de quelques secondes que j’étais avec lui, dans cette chambre, en ce moment, loin de souffrir, loin de me torturer de la sorte. Je le voulais en moi, maintenant.

En me réveillant ce matin, les nausées ne m’avaient toujours pas quitté. Je me dégoutais, tout simplement, et je ne pouvais repenser à la soirée d’hier soir sans être de nouveau en total excitation. Mes songes furent perturbés bien rapidement en entendant « T'es qu'un connard Darragh ! » et évidemment, je n’ai pu m’empêcher de sourire à cette réflexion. Pauvre fille, croyait-elle vraiment être à la hauteur des attentes de Darragh ? C’était un connard, et il l’assumait parfaitement, c’était sans doute ça, le pire. Je n’ai même pas eu le temps de l’apercevoir, qu’il se retrouvait près du plan de travail, où j’étais justement installé. J’étais mal à l’aise, forcément, et j’étais incroyablement fascinée par ma tasse de café. « Tu aurais pu lui proposer un café, au moins. » dis-je sans même poser un regard sur lui. Je faisais de l’humour, en essayant tant bien que mal de cacher ma gêne. Pourquoi avais-je l’impression de me comporter comme une stupide pucelle quand il était dans la même pièce que moi ? Je sentais son regard sur moi, un frisson avait parcouru mon corps, et je me retenais de ne pas lui sauter dessus. Je voulais être cette fille qui partait en courant le matin, en le traitant de connard, juste pour savoir ce que ça pouvait faire, une seule fois, de partager une nuit avec lui. Est-ce j’en demandais trop ? Sans doute. « Bon, je vais te laisse… » Dis-je rapidement en descendant de mon siège. Je n’en pouvais plus d’être dans cette pièce, la température montait d’un seul coup, lorsqu’il était présent, et mon corps avait besoin de nourriture que lui seul pouvait m’apporter. « Bonne journée. » De toute évidence, je fuyais, voulant à tout prix me réfugier dans mon cimetière. Je rince rapidement ma tasse de café, et bien sûr, mes mains tremblaient, au point que la tasse avait fini par se briser par terre. « Et merde » soufflais-je. Dans ma précipitation, j’avais presque oublié que je ne portais pas grand-chose, seulement un t-shirt avec un short sans doute trop court pour pouvoir se baisser sans que cela rendre la scène aguichante, mais à la limite, ce n’était pas un drame, je ne l’intéressais pas.



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Darragh Schwartz
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je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_ly7w89aKUf1r9gwxjo1_500 ▸ ÂGE : 24 ans
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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyDim 13 Jan - 21:37

je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_mdmofkweWG1rik6euo1_500_large52, Westmont Avenue
C'est dans ces moments d'ardeur que je tente d'oublier l’existence de Mia. Bien que je tâche de refouler cette réalité, elle commence réellement à prendre part de moi d'une façon que je ne peux contrôler. Sous mes mains, j'imagine son touché. Sous mon corps, le sien plus proche du mien. Leurs lèvres, je les imagine être sienne. Et au fur et à mesure de mes aventures du soir, la frustration prend le dessus et c'est la rage qui me claque en pleine joue. Je délivre alors douloureusement tout la colère qui m'habite, l'idiotie qui me parcours, qui me colle à la peau. L'ombre de mes désirs sous mes pas, le désir d'un rêve sous mes paupières éveillées. C'est avec toute la brutalité du monde que je bousculais le corps de la brune – recherchant la moindre essence qui pouvait me rattacher à la douce Mila. En vain. Il n'y a pas d'espoir, aucune d'elle pouvait égaler ou dépasser la belle. Dans le fond, je serai près à tout pour l'avoir – à battre de tous les coups les hommes qui osent la toucher ou à peine la regarder pour lui faire comprendre que depuis un bon nombre d'années, j'en crève pour elle. Mais ce serait être faible, ce serait trop facile et je ne suis pas encore réellement près à être sien, bien que mon désir est qu'elle soit mienne. Peut être juste capable d'un séjour dans ses draps et encore...je ne voudrai pas qu'elle soit maîtresse dans ce genre là.

La nuit file, les heures courent, le sommeil emporte et le soleil se lève. L'amante s'en va, furieuse et je demeure presque fou du vide qui rode en moi. Je ne suis pas rassasié, un creux dans mon cœur, un pincement douloureux qui maltraite mon estomac. Picotement insupportable. Quand je capte la présence de Mila, les sensations sont encore plus affreuses et pourtant, je demeure, apathique – histoire d'un instant, bien que je ne le sache pas encore.

On n'offre pas à boire à une fille de ce genre. J'ai comme l'impression de parler d'elle comme d'une pute. Je le sais que ça lui a fait du mal de m'entendre gémir à chacun de ses roulements de hanches pendant que je lui donnais des coups de bassins entre ses jambes. Mais cela ne m'avait pas paru étrange hier soir. Que se passe t-il bon sang ? Que m'arrive t-il ? Je marque un silence, pendant lequel je la regarde faire en train de tourner sa petite cuillère dans une tasse. Je l'imagine aussi en train de tourner sept fois sa langue dans sa bouche pour éviter de dire n'importe quoi. Mais ses mains qui tremblent, la chair de poule qui recouvre ses bras et sans doute, le reste de son corps, la façon qu'elle a de fuir mon regard prouve une fois de plus l'émoi qu'elle ressent à mon égard. Je m'humecte les lèvres, satisfait de l'effet que ça lui fait. Quel incroyable connard, je suis ! Torture, insupportable instant pour l'homme que je suis, de la regarder aussi vulnérable, de la faire souffrir à ce point.

C'est doublement plus difficile de dévier mon regard d'elle quand celle ci se lève. De par sa voix, elle m'électrise déjà. Il suffit qu'elle se penche pour ramasser les éclats brisés de sa tasse pour me nouer le ventre d'une sensation hautement fougueuse. La vue est une sorte de punition déchirante. Le tissus de son short bien trop court, recouvre à peine ses fesses rebondies. Je rêve silencieusement de les palper entre mes doigts. Si je le pouvais, je n'hésiterai pas à la prendre là, maintenant, de suite – sur le plan de travail, outre le fait qu'un colocataire puisse débarquer à l'instant même. Mais ce serait trop facile de craquer. Elle serait bien trop heureuse, pour sûr. Elle est sacrément bien foutue, pour ne rien arranger à la situation. C'est mal. Je ne tiendrai sans doute pas longtemps si je reste dans la même pièce trop longtemps. Surtout que nous sommes seuls et que dans ces moments là, je suis davantage vulnérable et faible. Si du monde est autour de nos, j'ai toujours le moyen de trouver une excuse afin de faire abstraction mais là, du tout. Qu'est ce que je peux faire pour fuir cette entrevue ? Partir simplement mais je n'en ai pas réellement envie. Pas tout de suite, en fait. Si je suis masochiste sur les bords, un peu oui. Le jeu serait bien trop facile de céder. Que ce soit à la tentation ou tout simplement de prendre la fuite. J'accepte le deal : supporter sa présence, endurer cette chaleur étouffante. J'ai beau être torse nu, je suffoque presque. Elle affiche ses formes, son corps comme un festin. C'est dur mais avec tout l'effort du monde, j'arrive à ré-accorder mes pensées, à poser un masque sur mon visage. Celui qui a bien trop de mal à garder sa place quand je suis à ses côtés. Celui du connard, bouffon, bâtard, enfoiré...Mila est incontestablement, ma plus grande faiblesse.

Ô la belle garce ! Je suis accroupie près d'elle, à lui tenir le poignet. Le contact avec sa peau me brûle presque. J'accroche son regard quelques secondes avant de rabaisser mes yeux sur ses mains. Je sens un liquide chaud glisser sur ma paume. Je croise les sourcils, découvre ses doigts ensanglantés. Idiote ! Je me redresse, l’entraînant dans ma course puis ouvre le robinet pour faire couler un filer d'eau sur ses entailles. L'eau rougit et s'échoue dans les tuyauteries, comme je me sens couler dans une perdition extrême. Le gouffre. Et puis, je suis déjà loin, à croquer dans un biscuit, la laissant seule. J'ai trouvé mon bonheur, mon échappatoire dans le fond d'une boîte en aluminium sur la table. Faiblesse. D'avoir montré un signe d'inquiétude vis à vis de l'entaillequ'elle s'est fait. Faiblesse, d'avoir argumenté cette hypothèse que je porte une attention particulière sur elle, par l'utilisation du simple mot "idiote" et la confirmation pure et dure de par mon geste à lui porter un premier secours au résultat de sa maladresse.

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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyDim 13 Jan - 23:57

je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_mar88y4cd31r5hus6o1_500
You've Got the Love

Le silence fut rapidement brisé par une douce mélodie, sa voix qui berce au plus profond de moi-même un désir ardent, violent, qui n’arrive plus à se maitriser, combien de temps ce manège allait-il durer ? Que voulait-il dire par "on n'offre pas à boire à une fille de ce genre" ? Ainsi, il avait le droit, l’audace de baiser, oui baiser et non faire l’amour avec une fille de son genre, mais rien de plus ? Il l’a considéré donc comme une pute, une moins que rien, sans doute avait-il la même image de moi… Je m’offre trop facilement aux hommes qui traversent mon chemin, mais est-ce vraiment ma faute ? Son image torturait mon esprit, mon corps le réclamait tout entier, voulant à tout prix sa délivrance, rien qu’une fois, le sentir en moi, me prendre sauvagement avec son regard avide de désir. Je m’évadais dans mes douces rêveries avec d’autres qui ne procuraient pas une entière satisfaction, ils n’avaient rien de comparable, rien, face à lui. Comment pourrais-je continuer à vivre ainsi ? Je vivais dans un autre monde, loin de la réalité, je ne supportais plus cette situation, et pourtant, je n’avais pas le choix. Etais-je prise au piège ? Certainement. Mon regard avait eu le malheur de se poser sur son torse nu, et avant même de m’en rendre compte, je me mordais légèrement la lèvre inférieure, imaginant mes mains, mes lèvres à la découverte du moindre centimètre de sa peau. Il n’avait pas besoin de bouger, ni de parler pour avoir un effet, comme magique sur moi. J’étais incroyablement, et irrésistiblement attirée par cet homme. Désespérément, j’espérais qu’un jour, il puisse m’offrir une nuit avec lui, alors oui, je deviendrais sans doute à ses yeux comme toutes les autres : une pute. Ma dignité n’avait plu d’importance à mes yeux, mon âme lui appartenait depuis si longtemps qu’il était impensable de refuser d’être sa chose. Je n’étais rien en face de lui, juste une pauvre misérable qui prenait son pied en l’écoutant prendre du plaisir avec d’autres, me touchant ardemment en imitant ses coups de bassins, en jouissant silencieusement en étouffant mon cri de détresse dans mes draps. Oui, j’étais misérable, et par sa faute.

Sa présence me rendait nerveuse, presque fiévreuse et lorsqu’il se penche vers moi pour m’aider à réparer mes idioties, une chaleur intense envahit mon ventre, mon corps m’assassine à petit feu. Je sens son regard sur moi, mes joues rougissent, et s’il savait ce que je faisais tard dans ma chambre, comment réagirait-il ? Il me prendrait pour une folle, une hystérique ou alors, il s’en ficherait royalement. J’arrive à le fixer, et je m’autorise à me perdre dans son regard, à être pour une fois, au centre de son attention. Je n’eus pas le temps de comprendre, mais en quelques instants, je m’étais retrouvée près de l’évier. L’eau coulait lentement sur ma main, en donnant à chaque goutte qui se déversait des piqures qui brûlaient d’avantage ma peau. Mais, ma souffrance n’était rien face à ce rapprochement soudain. Étrangement, mes coupures n’avaient guère d’importance à mes yeux, et mon cœur semblait reprendre vie à son contact. J’étais si proche de lui, c’était si rare d’avoir une telle proximité, lui qui voulait toujours me fuir, comme si j’avais la rage. Mais une question avait pris possession de mon esprit : pourquoi m’avait-il aidé ? J’abandonnais l’idée de lui poser mes interrogations, de peur de le voir fuir, ou de me remballer comme à son habitude. J’étais si heureuse à cet instant, je revivais à son contact. D’un geste mécanique, j’avais finalement décidé de refermer l’eau, en me tournant face à lui, nos corps se frôlaient, mon regard se posait automatiquement sur son torse, mes mains avait bien du mal à rester en place, j’avais du mal à déglutir, son souffle balayait mon visage, des frissons parcouraient mon corps à chacune de ses respirations, et mes lèvres réclamaient une offrande. « Merci » avais-je finalement réussi à articuler à mi-voix.

Je devais fuir, maintenant, mais comment ? Mon corps refusait de partir, voulant à tout prix prolonger cette torture exquise. Je ne pouvais pas m’éloigner de lui, j’en voulais tellement plus. Mon regard s’était finalement concentré sur le plan de travail, puis sur la petite table dans le coin qui n’avait pas l’air très solide, et finalement sur le sol, le moindre centimètre carré de cette cuisine me donnait des idées terriblement excitantes. Sans aucune difficulté, j’aurais déjà bousculé l’homme sur ce plan de travail, mais ce n’était pas un homme comme les autres, c’était Darragh, et j’avais déjà du mal à respirer à un rythme normal, alors comment pourrais-je passer à l’action ? Je me sens si fragile, faible, en sa présence. Je ne me rendais même pas compte que je me mordais de nouveau la lèvre inférieure, certainement excitée par mes petits scénarios qui se déroulaient comme un film dans ma tête. « Je vais finir de ramasser, tu n’es pas obligé de rester… » Annonçais-je en le regard droit dans les yeux, comme pour le défier. Je n’avais pas attendu sa réponse pour m’accroupir de nouveau, afin de réparer mes idioties. Les morceaux me coupaient de nouveau les doigts, mais je m’en fichais pas mal, cette douleur me faisait du bien, me libérait de ma souffrance intérieure, et tout était de sa faute. « Je n’ai pas besoin de toi, tu peux rejoindre l’une de tes nombreuses conquêtes, cela m’importe peu. » criais-je. Je ne sais pas qui j’essayais de convaincre, mais il était évident que mon corps refusait de lui mentir, des larmes coulaient le long de mes joues, et je tentais désespérément de cacher mon désarroi.




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Darragh Schwartz
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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyLun 14 Jan - 0:57

je t'a(b)ime (mila)  16920020l0b_large52, Westmont Avenue
Est-ce qu'un jour j'arriverai à assumer mes sentiments ? Est-ce que je cesserai de lui faire du mal comme je m'en fais ? Au fond, moi – je m'en fou. Ce qui m'importe c'est juste le bonheur de Mila. Cependant, dire ça, à cet instant serait totalement déplacé. Je suis le premier à tout faire pour lui rendre la vie dure, lui faisant supporter des souffrances que je m'endure. Si je dois punir quelqu'un c'est bel et bien moi. Mia n'a jamais mérité tout ça. Je suis un profond salaup qui veut que le monde tourne autour de lui, qu'importe ce qui se trame ailleurs. Sauf que, je ne peux pas faire semblant de m'en préoccuper. Je croque dans ce biscuit au goût de flotte pour me convaincre que la fuite semble la meilleure solution. Et pourtant, je n'en ai pas l'impression, encore moins quand j'entends la voix tremblante de Mia de l'autre côté du plan de travail. Je reste d'abord là, assis à la table de la cuisine, reposant mon biscuit sur le lit de quelques miettes égarées. J'essaye de me convaincre que c'est impossible qu'elle puisse être en train de craquer. Pourtant, la réalité me rattrape et je perçois l'un de ses sanglots. Sa voix se hausse, sonne comme un reproche, une déclaration, un appel au secours même. D'un seul coup, mon ventre se serre, mon cœur se ratatine et je me lève. Je progresse jusqu'à elle et le spectacle est loin de me ravir. Je fronce les sourcils, je retiens ma respiration. Je me traite de tous les noms possibles et inimaginables. Son corps, recroquevillé, elle assise presque à même le sol. Je m'humecte les lèvres, les tympans agressées par sa plainte colérique. Putain de merde, qu'ai-je fait ? Qu'a t-elle fait pour mériter une aussi grande douleur ? Un aussi mauvais traitement. Je ne la mérite pas, je ne devrai pas la faire pleurer, au fond. Je devrai être le seul homme incapable de lui faire du mal et pourtant c'est ce que je fais depuis toujours. Plus intensément depuis plusieurs mois, quand la probabilité que je sois réellement dingue d'elle m'est fracassé la tronche. Un autre coup dur, face à la vision qu'elle me projette. Un ange blessé. Elle devrait me haïr, me demander de partir, de m'éloigner d'elle. Je me précipite à ses côtés, puis hésite d'abord – mes mains tendues devant moi, prête à agripper ses épaules. Je soupire, c'en est assez de faire semblant, de faire le salaup à tout va. Ne me suis pas assez rendu compte que ce jeu ne mènera à rien à part notre destruction ?

Je l'attire contre moi, la couvant dans mes bras, prenant soin qu'elle est lâchée les bouts de verres encore éparpillés par terre. Les mots que je pensais impossible à sortir un jour, sont bien là, à bordures de mes lèvres. Je suis désolé Mila ! Et dans ma tête, je continue, me traitant de tous les noms, basant sur ma personne le jugement du parfait connard et briseur de rêves. La voir dans cet état est une preuve que je ne pouvais pas la rendre heureuse. Je fais que la détruire et je ne mérite pas ses sentiments, encore moins sa présence près de moi. Je m'arrange pour pouvoir glisser mes mains dans sa nuque après avoir dégagé son visage de ses cheveux longs. Les mots ne sortent pas, pourtant j'aimerai lui dire tellement. Est-ce que cela vaut le coup que je lui avoue tout ? De toute évidence, je pouvais qu'avoir perdu toutes les chances que je possédais. J'ai brûlé toutes mes espérances de pouvoir la posséder. J'essuyais ses joues, sans cesse baignaient par le flot de sa tristesse profonde. Je.. Cela bloque. Je patine, je divague dans ses prunelles. J'aimerai être bien pour elle mais bien sûr qu'elle méritait autre chose que tout le cauchemar que je lui fais vivre. Si un homme pouvait rêver l'avoir à ses côtés, c'était véritablement pas moi.

Je laisse tomber mes bras sur mes genoux. Je reste là, accroupie tout proche d'elle, impuissant, grotesque. Je suis une réelle tête à claque. Mila a le droit de me battre dans l'instant qui suit. Elle possède même ma permission de me rendre la vie dure pour me confirmer que je ne mérite rien d'autre que son ignorance. Le fait qu'elle me tourne le dos, qu'elle ne fasse plus attention à moi serait la plus affreuse des punitions mais sans doute celle que je mérite. Tu...tu devrais partir, tant qu'il en est encore temps. J'ai lâché ses mots dans un murmure, dans l'impuissance de fixer ses pupilles couleur noisette. Sur mes épaules, je supporte tout le poids de mon égoïsme, la perdition totalement qui est la sentence attendu pour un être aussi affreux que moi. Va t'en, je t'en supplie. Ce sera plus simple, bien que douloureux tout de même. J'ai laissé tomber mon masque pour laisser à découvert tout le désordre qui m'habite : la peur, la honte, la hantise, la désolation... Je ne lui dirai pas ce qu'elle veut entendre, l'apparence que je donne déjà était suffisante pour comprendre combien je m'en veux de tout ce que j'ai put faire ou envisager pour la rendre un peu plus folle de moi et hystériquement perdue par a même occasion.

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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptyLun 14 Jan - 12:58

je t'a(b)ime (mila)  Tumblr_m5kpx3GCmX1rxw5kzo1_500
You've Got the Love

Mon cœur souffrait en silence depuis des années, chaque heure ne faisait que le détruire d’avantage, et les secondes semblaient être une éternité. Mes larmes dévoilaient des sentiments que j’avais enfuis au plus profond de moi-même. Je me détestais, à terre comme si je n’avais su éviter les balles, j’étais lamentable, pitoyable, si faible. Mes forces me quittèrent, mon corps tremblait, mes larmes ne pouvaient se contenir, tel un drogué en manque de sa came habituelle, j’avais besoin de le voir, rien qu’une seconde, pour me sentir bien, en vie. J’aurais voulu crier, combattre ce mal qui me ronge de l’intérieur, mourir pour ne plus souffrir ainsi. Je ne voulais pas qu’il me regarde, non, je n’étais plus moi-même, juste l’ombre de celle que j’aurais pu être à ses côtés, heureuse de prendre sa main, et de déposer un tendre baiser sur ses lèvres avant qu’il ne m’empêche de partir, car la vie sans moi aurait été trop dur à supporter. J’avais du mal à respirer, à reprendre le dessus, bon sang, que m’avait-il fait ? J’étais comme sous l’emprise d’un sortilège puissant, destructeur qui anéantissait mon âme. Je m’étais donnée à lui sans le vouloir, mon âme lui appartenait, mon corps ne serait qu’une offrande, et mon cœur serait pris au piège par ce démon. J’aimerais m’arracher le cœur, ne plus rien ressentir, plus jamais.

Mes pensées envahissaient mon esprit, ma douleur se répandait tel un venin dans mon corps, et avant même que je puisse comprendre, je me retrouvais dans ses bras, si puissant, si destructeur. La proximité de nos deux corps n’avaient aucun effet sur moi, cette fois-ci, juste une profonde douleur, comme si je savais que cela n’allait pas durer, que ce n’était qu’un rêve, juste une mise en scène pour m’achever. Que cherchait-il à faire ? Voulait-il vraiment me tuer à petit feu en prenant du plaisir à me voir souffrir ? Je pleurais comme un enfant, dans la peur, et la crainte qu’un jour, je ne puisse plus vivre dans un monde bien trop cruel, me séparant à jamais de lui. Je suis désolé Mila ! Ses mots résonnèrent, et firent l’effet d’une bombe sur moi. Pourquoi s’excusait-il ? Ce n’était pas dans ses habitudes d’être aussi prévenant, de s’en vouloir, de paraître aussi faible, surtout devant moi. Je sentais ses mains dans ma nuque, mes larmes avaient cessés comme magie, et des frissons parcouraient le long de ma colonne vertébrale. Son contact agissait comme un remède contre mon mal, j’en voulais tellement plus, et je m’autorisais de nouveau à rêver à des interdits, à mes passions violentes, mon désir ardent, avant de comprendre qu’il n’était plus lui-même, comme si son masque était tombé à terre, en même temps que lui, tel un démon qui cherchait à connaître le pardon, et à s’élevait en ange. Je… Deux lettres qui avait suffit à me rendre presque heureuse, cela semblerait idiot pour certains, mais pour moi, cela signifiait beaucoup. Il cherchait à se justifier, peut-être même à … Non, je rêvais, comme d’habitude, ce n’était que le fruit de mon imagination, et pourtant, cela me paraissait si réel.

Mon bonheur fut de courte durée en sentant ses mains se détacher de ma peau, et déjà, je ressentais un manque. J’avais finalement levé les yeux, et j’aurais sans doute préféré ne pas assister à ce spectacle de désolation. Il était là, devant moi, si près de moi, et pourtant, je le sentais si loin, comme si j’avais perdu mon cher Darragh. Je voyais seulement un homme blessé, comment en étais-je arrivée là ? J’avais la sensation d’avoir loupé quelques épisodes, de ne plus rien comprendre, juste d’être perdu, face à cet homme qui n’avait plus rien avoir avec ce connard qui était apparu quelques instants plus tôt dans la cuisine. Tu…Tu devrais partir, tant qu’il est encore temps. Un murmure, presque inaudible, qui avait transperçait mon cœur. Son regard fixait le mien, et à cet instant, j’avais cru voir son âme, voir un homme avec un cœur qui battait, moi qui avait toujours cru qu’il était sans cœur, sans sentiments, sans rien, je le voyais si humain. Va t’en, je t’en supplie. Des larmes coulèrent de nouveau, pourquoi avais-je l’impression qu’il me faisait des adieux ? Je savais que je devrais partir loin de cet homme qui me rendait la vie si dur, si insupportable, mais comment vivre dans un monde où il n’existait pas ? Dans une force surhumaine, je m’étais relevé, laissant ainsi à terre un homme avec un cœur ensanglanté. Je ne supportais pas de le voir ainsi, si pitoyable. Aurais-je donc orchestré tout ceci ? Je n’avais pas la force de parler, seulement de me mouvoir, doucement, vers la sortie de la cuisine, en tournant le dos à mon démon. Je m’appuyais contre le mur, prise d’un violent étourdissement. Mon corps refusait de le laisse là, aussi mal. Serait-il en train de se jouer de moi ? J’hésitais quelques secondes, pourrait-il s’amuser une fois de plus à me faire souffrir ? Il y a encore quelques minutes, je n’aurais pas hésité à dire oui, mais à présent, je n’étais plus sûre de rien, sauf de mes sentiments pour lui.

Etais-je donc tombée si bas, au point d’être amoureuse de lui ? Je ne pouvais supporter l’idée d’être aussi violemment attaché à lui. Comment avait-il réussi à me rendre ainsi, si lamentable ? Je n’arrivais pas à franchir le seuil de la porte, j’étais bloquée. Il m’attirait tel un aimant à lui, et sans grande difficulté, je m’étais retrouvée de nouveau face à lui, alors qu’il n’avait pas bougé d’un centimètre. Debout, tu es lamentable. Je voulais qu’il redevienne comme avant, en oubliant cette entrevue, en m’oubliant tout simplement. Je ne pourrais pas vivre en sachant qu’il était devenu un homme ordinaire, faible à cause de moi. En réalité, je ne savais même pas ce que je faisais encore là, je me jetais dans la gueule du lion, sans la moindre protection. Je devrais partir, veux-tu vraiment que je parte ? J’en avais assez, je devais savoir, au risque de souffrir, de me prendre encore un énième coup de couteau dans le cœur. Cette fois-ci, je ne pourrais pas encaisser, je le sentais, j’avais peur de la réponse, et je sentais déjà la lame du couteau près de mon cœur. En réalité, je m’affligeais moi-même cette douleur, c’était comme si je tenais entre mes mains ce couteau en attendant le verdict. Pourquoi était-ce si difficile de lui dire ce que je voulais lui dire depuis des années ? Je m’étais éloignée de lui instinctivement, évitant de succomber à la tentation. Je voulais l’embrasser, le prendre dans mes bras, rien de plus, juste avoir un contact avec sa peau. Alors, je me décidais à jouer avec le feu, prenant en main l’un des nombreux couteaux de cuisine, en m’approchant doucement de lui, en présentant l’objet vers mon cœur. Prends-le, je ne peux pas continuer… Je préfère mourir plutôt que de vivre ainsi… Je me rendais compte que c’était incroyablement théâtrale, et que finalement, j’étais ridicule. J’avais encore loupé une occasion de me taire, de partir dignement…





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Darragh Schwartz
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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptySam 19 Jan - 13:37

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Je regrettais déjà de m'être montré si faible. Ce n'était pas dans ma nature de parler de moi et encore moins de laisser mes nerfs se relâcher pour montrer de moi, une autre facette. Je me pinçais la lèvre inférieure, tandis que j'étais seul, ainsi installé par terre. Debout, tu es lamentable. Ses mots me faisaient revenir à la réalité. Je réalisais plus violemment de la façon que j'avais eu de me dévoiler ainsi. Le remord submergeait mon être, bien que je m'en voulais de faire autant de mal à Mila. Mais c'était comme ça, cela ne changera pas – il fallait s'y faire. Je n'étais pas doué pour les histoires d'amour, je ne savais même pas ce que c'était au fond et il était impossible que je me voue à elle, que ce soit pour sa sécurité ou la mienne. Surtout la sienne, en fait.

Je m'étais relevé, j'étais toujours près du plan de travail où je fixais les carreaux blancs et les quelques tasses qui traînaient près de la cafetière ou encore la brique de jus d'orange recouverte encore, d'un peu d'humidité. Je m'humectais les lèvres puis passais mes mains dans les cheveux histoire de les coiffer quelque peu. Bien que ce geste n'était pas fait pour cela, dans l'absolu. C'était surtout pour reprendre pied, de la force, de l'assurance. Celle que je connaissais si bien, celle que je prenais soin d'entretenir malgré tout ce qui pouvait se passer autour de moi. Ma force, ce qui me permettais aussi de maintenir ma forme psychique. Aucune émotion ne pouvaient me perturber, je me persuadais que Mila n'en était pas capable non plus, de me troubler. Je devrais partir, veux-tu vraiment que je parte ? Sa voix me forçait un peu plus à relever les yeux, mon masque reposait sur le visage, je ne risquais rien, bien que ses yeux humides reflétaient toute la tristesse du monde. J'avais comme l'impression aussi de voir sa poitrine ouverte sur un cœur meurtri par ma monstruosité. Malheureusement, ce n'était pas fini. Il y a t-il une fin au juste ? Ce supplice me semblait interminable. Au grand damn ! Je lisais aussi dans son regard, une peur immense. Je ne lui avais pas encore répondu qu'elle s'était éloignée de moi. La tension entre nous, demeurait pourtant pesante. Les quelques mètres qui nous séparaient ne suffisait pas à soulager l'atmosphère installée. Je le scrutais très attentivement, mes sourcils se fronçaient au fur et à mesure que je voyais ses bras bouger, sa main agrippait entre sa paume, un couteau de cuisine. Je ne répondaispas à sa question, je n'affirmais pas non plus, mon désir enfoui vis à vis d'elle. Je ne lui dirai pas ce qu'elle veut entendre. Comme une punition empoissonnée, je m'apprêtais à lui abattre sur les épaules, tout le poids de mon jugement. Je m'apprêtais à lui maltraiter le cœur, une fois de plus. Souligné par mes sourcils, mon regard noir, continuait de la fixer. Sèchement, mes lèvres restaient crispées, des éclairs sortaient presque de mes yeux pour lui foudroyer l'âme.

La façon qu'elle avait de présenter le couteau à la bordure de son cœur, avait le don de me tendre un peu plus. Je me pinçais la lèvre encore une fois, me mordant la langue, serrait la mâchoire et mes mains commençaient à trembler. Je la toisais comme on fait avec un enfant qu'on s'apprête à engueuler, ou d'un mec qu'on désire frapper. Cependant, ce n'est pas avec les coups que je communiquais toute ma colère sur Mila. Mon silence suffissait à me faire encore plus haïr et fatalement à perturber un peu plus son bonheur tant désiré.

Mila était ridicule, piteusement fragile. Et bien que je lui en voulais de se présenter de la sorte, je n'avais pas la force de lui demander d'être forte. Tout ce que je méritais c'était sa haine et non pas ses larmes. Encore moins son amour. Mila n'avait pas l'air de vouloir le capter. Elle s'accrochait à l'espoir que je sois bon pour elle. Et pourtant. Je ne méritais rien à part la solitude. Je n'ai nullement droit à son attention et en ses sentiments. Prends-le, je ne peux pas continuer… Je préfère mourir plutôt que de vivre ainsi… Je lui agrippais le poignet, serrais mes doigts assez fort et lui dérobais le couteau de cuisine. Je le balançais dans l'évier et m'en vais directement, lui cognant presque l'épaule quand je la dépassais.

Je disparais, montant les escaliers pour aller dans ma chambre et envisager une longue douche brûlante.

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MessageSujet: Re: je t'a(b)ime (mila) je t'a(b)ime (mila)  EmptySam 19 Jan - 16:12

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J’avais peur, et c’était si difficile de l’admettre. J’avais peur de mourir, chaque jour était une chance de plus de pouvoir profiter de lui, avant que la malédiction ne m’emporte, ou ne l’emporte loin de moi. J’avais peur de moi, jusqu’où serais-je capable d’aller pour lui ? N’avais-je donc aucune limite pour essayer de lui plaire, de paraître désirable à ses yeux ? J’avais peur de lui, il était si froid, si dur, si distant, que son regard transperçait mon âme, et par la même occasion mon cœur qui n’avait plus aucun raison de battre lorsqu’il était loin de moi. J’avais peur de mes sentiments, pourrais-je un jour l’oublier et me rendre à l’évidence que nous n’étions pas faits l’un pour l’autre ? Arriverais-je à le voir avec Babee pour le restant de ces jours ? Etait-il possible que je trouve quelqu’un qui puisse m’aimer, me protéger, et m’apporter un amour sans faille ? Des questions, je m’en posais tous les jours, j’avais tellement peur de mon avenir, et de me voir vieillir seule, comme ma pauvre mère. Je ne voulais pas devenir comme elle, vivre dans l’ombre de quelqu’un, être amoureuse d’un homme qui ne m’aimait pas, et attendre que la mort vienne me prendre. Pourtant, j’étais sur le même chemin de l’autodestruction, et de la solitude. Mon mode de vie n’était sans doute pas le bon, je me pensais aimer de tous, alors qu’en réalité, ils ne m’aimaient que pour mon cul. On avait l’impression que j’étais une fille légère, sans cervelle, qui se fichait pas mal de ce qu’on pensait d’elle, mais ce n’était pas vrai, et je souffrais d’autant plus que ma vie ne ressemblait à ce que j’avais pu imaginer.

Comme, je pouvais m’y attendre, il ne répondait à mes questions. Qu’avais-je donc imaginé ? Une confession autour d’un café ? J’étais stupide, je n’étais plus la même en face de lui, je n’étais plus rien, et parfois, j’avais cette sensation étrange d’être en dehors de mon corps, en train d’assister impuissante à la scène. Son regard en disait long, et je frissonnais d’effroi en imaginant ce qu’il pouvait bien se dire. Je réalisais un film, avec divers scénarios, toujours plus horrible les uns que les autres, où je finissais par le voir partir sans un mot. Quelque part, je me rendais compte que la situation n’était plus gérable, que nous étions dans une impasse. Il était libre de partir, et de me laisser seule, une fois de plus, en essayant de ramasser ce qu’il restait de mon pauvre cœur. Ma main tremblait, ma fragilité apparente me rendait malade, et je sentais que nous arrivions à la fin de notre mascarade, lorsqu’il m’avait pris violemment le couteau de ma main, en le balançant dans l’évier. J’étais si honteuse, que je n’avais même pas pu le regarder dans les yeux. Son épaule m’avait presque cogné, certes, pas au point de me faire perdre l’équilibre, mais mes jambes n’avaient pu supporter mon corps à cet instant, et je m’effondrais à genoux. Il était bel et bien parti, cette fois-ci, et cela n’aurait servi à rien de le retenir. Je me trouvais si pitoyable, à cet instant. J’avais fini par m’asseoir par terre, en tenant mes jambes près de moi, en pleurant à chaude larmes, comme une hystérique. Je ne m’attendais pas à ce qu’il revienne vers moi, c’était terminé. Je me sentais juste vide, complètement abandonné, et si seule.

Combien de temps était-je resté dans cette maudite cuisine ? Impossible de le savoir, peut-être des heures, ou même une journée complète. Mais à aucun moment, j’espérais le revoir. Alors, qu’est ce que j’attendais ? Rien. Et c’était sans doute ça mon problème, je n’attendais rien, je n’avais de l’importance pour personne, et surtout pas lui. C’était un monstre, et je l’aimais.

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